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Les "grands" ne sont "grands" que parce que nous sommes à genoux Levons-nous!

La démocratie marocaine fragilisée par l'abstention

C'est l'élection de tous les perdants. La démocratie, les islamistes, les socialistes. Une vraie hécatombe. On ne sait par où commencer tant les législatives marocaines de vendredi ont multiplié les enseignements négatifs.
Commençons par le taux de participation, la principale information du scrutin : avec 37 %, il est le plus bas enregistré dans l'histoire électorale du pays. Une mauvaise nouvelle pour le pouvoir, en particulier pour le roi Mohammed VI, qui avait appelé, dans son discours du Trône du 30 juillet, les Marocains à participer massivement et à ne pas laisser les partis acheter leurs voix. La chute est d'autant plus significative qu'une grande campagne de mise à jour des listes électorales avait entraîné l'inscription de près d'un million et demi d'électeurs en plus. Entre 2002 et 2007, plus d'un million de Marocains en moins ont voté.
«Honnêtes». Paradoxalement, comme le note ironiquement Ahmed Benchemsi, le directeur des hebdos TelQuel et Nichane, cette abstention record «prouve que les élections ont été honnêtes et transparentes. Une fois éliminés l'achat de voix et les réseaux clientélistes, les électeurs n'ont aucun intérêt à aller voter. C'est une faillite globale».
Si la démocratie formelle a progressé, la politisation, elle, a régressé. Les principales victimes de cette défiance sont les islamistes modérés du Parti pour la justice et le développement (PJD). Présentés comme les grands vainqueurs par anticipation, ils n'ont remporté que 47 sièges, contre 42 dans la chambre précédente, alors qu'ils ont doublé le nombre de leurs candidats. Dans sa première réaction, Saâd Eddine el-Othmani, a dénoncé des achats de voix : «De nombreux candidats ont utilisé de l'argent.» En réalité, le PJD a été le plus affecté par l'abstention du fait de son implantation dans la classe moyenne urbaine. Les citadins, plus politisés, ont massivement déserté les urnes, là où les ruraux, plus sensibles aux pouvoirs locaux et aux clientélismes, ont plus voté. Mais le PJD ne pourra éviter de rendre des comptes à sa base sur sa stratégie de modération, destinée à amadouer le Palais et les investisseurs étrangers.
Notables féodaux. Autres perdants, les socialistes de l'USFP - ils passent de 50 à 36 députés - qui payent sans doute neuf ans de participation au gouvernement sans amélioration des conditions de vie des plus pauvres. Le grand vainqueur est l'Istiqlal (52 sièges), le vieux parti nationaliste, représenté par des notables féodaux. Le futur Premier ministre devrait sortir de ses rangs. Mais Mohammed VI peut tout aussi bien nommer un technocrate non-élu de son choix car la majorité des députés sont loin des dirigeants jeunes et ­efficaces, que le monarque veut voir mettre en oeuvre sa vision d'un Maroc moderne. Son ­ancien bras droit, Fouad Ali al-Himma, a été élu sans coup férir dans une circonscription rurale de la région de Marrakech.


Ecrit par:AYAD Christophe

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